Semaine de 4 jours, le sens de l’histoire ?

Une nouvelle expérimentation au Royaume-Uni met en lumière l’engagement par la réduction du temps de travail

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Tout comme le télétravail, la mise en œuvre de la semaine de travail de quatre jours a fait l'objet de nombreuses discussions et de nombreux débats. Les récents changements historiques (dus aux différences générationnelles, à l'effet de la pandémie, à l'augmentation de l'épuisement professionnel et du turnover sur le lieu de travail) mettent en évidence une nouvelle idéologie sociétale pour laquelle travailler plus n'équivaut pas nécessairement à travailler mieux. Pour de nombreux chercheurs et chefs d'entreprise, la semaine de travail de quatre jours n'est plus une utopie, mais une sorte de sens de l’histoire.

Une transition accompagnée et sur-mesure

Divers gouvernements et entreprises l'ont expérimentée, avec des formats et des résultats variés. Il existe actuellement des initiatives test en France, au Royaume-Uni, en Irlande, en Islande, en Allemagne, en Espagne, au Japon, en Nouvelle-Zélande et aux États-Unis.

Un exemple particulièrement intéressant a vu le jour l'année dernière au Royaume-Uni, en partenariat avec l'université de Boston, l'université de Cambridge et le groupe Autonomy. Il s'agissait de mener un essai de semaine de travail de quatre jours dans 61 entreprises (de tailles et de secteurs différents) comprenant un total de 3 000 employés sur une période de six mois. Le parti-pris de l’étude était de faire baisser le temps de travail (au final de 38 à 34 heures constatées), sans réduction de salaire pour les employés.

Partant du principe qu'il n'existe pas de modèle unique, les entreprises se sont vu proposer cinq modèles de réduction du temps de travail et ont bénéficié d'un accompagnement continu (par des chercheurs et des consultants) sous la forme de coaching, d'ateliers, de mentorat et de soutien par des pairs.

La majorité (59%) des entreprises ont opté pour le premier modèle, notamment pour les entreprises où la collaboration entre les membres du personnel est considérée comme très importante. 25% des entreprises ont sélectionné le second modèle afin de maintenir une couverture sur cinq jours. À la fin de l'essai, 92% de toutes les entreprises dans l’échantillon ont choisi de poursuivre la semaine de quatre jours. L'expérience globale a été notée 8,3/10 par les entreprises et 9/10 par les employés.

Bien-être & performance

Parmi les nombreux résultats intéressants découverts par les chercheurs impliqués dans l'essai, il a été constaté que le passage à la semaine de quatre jours a entraîné une augmentation significative du bien-être des employés (71% ont ressenti moins d'épuisement professionnel, 39% moins de stress), tout en maintenant, voire en augmentant, les performances économiques des entreprises. 48% des employés se sont déclarés plus satisfaits de leur travail qu'auparavant, 43% ont fait état d'une amélioration de leur santé mentale et 66% d'une augmentation des émotions positives.

Ces résultats se sont reflétés dans les indicateurs clés de gestion, par exemple une réduction de 65% de l'absentéisme parmi les employés et une diminution de 57% de turnover du personnel au cours de la période d'essai, ce qui est particulièrement remarquable dans la mesure où le contexte de l'essai se situait pendant la période de "grandes démissions".

Les effets positifs de la semaine de travail de quatre jours sur le bien-être des employés et leur satisfaction au travail ont directement contribué à leur engagement professionnel. Les participants à l'essai ont fait état de changements positifs dans la culture professionnelle de leur entreprise en raison d'un sentiment accru d'énergie et d'objectif commun résultant de l'effort collectif, ainsi que d'un sentiment de valorisation par les employeurs et de fierté à l'égard de leur entreprise pour avoir opéré ce changement.

Le rythme de travail a cependant augmenté pour 62% des salariés. La grande majorité a aussi déclaré que la charge de travail n’avait pas évolué. La variable d’ajustement ? Les temps ”morts” qui ont disparu. Souci exprimé par les manageurs, qui craignent une perte de convivialité et donc de créativité parmi les collaborateurs, notamment pour les métiers créatifs.

Eranos
Eranos est un cabinet de conseil en stratégie fondé en 2005 et spécialisé dans la transformation par la culture. Nous utilisons les sciences sociales pour aider les organisations à se préparer aux évolutions culturelles et stratégiques, à concevoir des stratégies basées sur la valeur et à impliquer leurs parties prenantes dans la réalisation de ces objectifs.

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