Portés par un imaginaire héroïque et la figure providentielle du dirigeant qui vient transformer un monde imparfait, voire passif ou même inexistant, nous avons toujours eu ce rapport un peu infantilisant pour tout ce qui nous environne -- nature végétale, nature humaine, espace... C'est même le caractère essentiel des organisations dans les marchés occidentaux. Ph. Descola l'a bien montré, il y a presque 40 ans.
Il est important aujourd'hui de bien comprendre que les transformations que nous engageons aujourd'hui nous conduisent à ne plus être au centre de l'écosystème. Et qu'il faudrait accepter, mais c'est peut-être difficile, de ne plus séjourner au coeur des organisations, mais d'en favoriser l'#éclosion, comme on dit parfois qu'on a "la main verte". Dès lors, la valeur n'est plus tant dans les personnes -- dirigeants, collaborateurs, clients... Mais plutôt dans l'architecture des relations que l'organisation permet de générer. C'est un saut culturel important, les Asiatiques sont culturellement très à l'aise avec ces situations. La pratique du lien reste pur nous un enjeu, et c'est la base des mutations qui viennent, et qui débordent largement les organisations commerciales et vont se déployer largement dans les modèles économiques et sociaux de demain.