"Ça va ?", "Tu as vu comme il fait beau ?" : pourquoi le "small talk" n'est-il pas si futile ?

Ces petites phrases anodines sont fondamentales pour la société. Surtout en période de Covid.

Nous en faisons usage quotidiennement. Le "small talk", ce sont toutes ces petites phrases futiles, qui ne sont pas particulièrement utiles mais qui sont absolument fondamentales pour la vie sociale.

La communication en trois temps

Que ce soit dans la communication politique, pour un spot publicitaire ou une conversation professionnelle, c'est toujours une communication en trois temps. "Il y a l'ouverture, qui est souvent une salutation, il y a une formulation, là on est dans le cœur du message, et il y a un remerciement", explique Stéphane Hugon, sociologue et cofondateur de cabinet de conseil Eranos. Selon lui, s'il manque une de ces trois étapes, le discours ne sera pas efficace.

De la valeur a posteriori

Pour Stéphane Hugon, le "small talk" est d'autant plus précieux en cette période de crise. "On s'est rendu compte que tout ce qu'on a essayé de comprimer parce que ce n'était pas utilitariste, fonctionnaliste, (…) c'est futile mais fondamental", développe le sociologue. En effet, le "small talk" assurerait la cohérence et la cohésion du groupe. "On s'aperçoit que le voisin, le petit propos de voisinage qu'on échange avec lui de temps en temps, ça va permettre maintenant d'aller sonner chez lui et de lui demander de l'eau, et de lui demander quelque chose qui est plus important que tout ce que j'ai fait jusqu'à présent", explique Stéphane Hugon. Ce qui apparaît comme un petit investissement va donc, finalement, très vite se révéler comme étant indispensable.

Stéphane Hugon
Stéphane Hugon Ph.D est sociologue, Cofondateur et Président d'Eranos, et enseignant à l'ENSCI. Il a accompagné le groupe Pernod Ricard sur les transformations consommatoires autour de la convivialité, LVMH sur le luxe et le sacré, la Recherche de l'Oréal sur des projets d'innovation, ou encore Groupama sur l'engagement des sociétaires. Il est particulièrement investi dans les missions de recevabilité des offres et de réduction des risques sur des investissements dont la variable de succès est l’interculturel.

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Être à la hauteur des circonstances est difficile quand elles sont au plus bas. Or, elles ne sont jamais à la hauteur.
— Jean Baudrillard