RSE et engagement des collaborateurs sont intimement liés

Critiquée, crainte ou plébiscitée, la RSE reste aujourd’hui un levier de l’engagement pour de nombreuses entreprises.

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Pourquoi entendons nous souvent qu’elle est “hors-sol”, “déconnectée” ? Souvent incomprise par les collaborateurs, considérée comme trop éloignée de leurs métiers, la RSE est pourtant intimement liée à ces parties prenantes indispensables. Sans collaborateurs, pas de RSE. Alors, comment impliquer les collaborateurs dans la stratégie RSE ?

Devenue incontournable depuis une dizaine d’années, la RSE (Responsabilité sociétale des entreprises ou Responsabilité Sociale et Environnementale) est un nouveau défi pour les dirigeants. Derrière les indicateurs de performance extra-financière, les stratégies de compensation carbone, et autres indices de mesure quantitatifs, c’est le périmètre de la responsabilité de l’entreprise qui s’étend. Il n’y a plus de doute possible aujourd’hui : la responsabilité de l’entreprise n’est plus seulement économique, elle est sociale et environnementale.

Les dirigeants ne sont pas les seuls à accorder une importance de plus en plus grande à la RSE : les chiffres sont clairs, RSE et engagement des collaborateurs sont intimement liés (BVA). Le message : la RSE, c’est très attractif ! Quand la stratégie RSE est cohérente, ancrée, et pérenne, c’est un levier pour engager les collaborateurs, leur donner envie de rester, et en attirer de nouveaux. Mais ce que les chiffres ne disent pas forcément, c’est que RSE et engagement des collaborateurs sont interdépendants. Sans les collaborateurs, la RSE n’existe pas, et sans la RSE, de nombreuses entreprises peinent à faire évoluer les métiers des collaborateurs en intégrant des préoccupations sociales et environnementales.

Cartographie des parties prenantes

Une stratégie RSE n’est pas seulement une charte ou un rapport RSE. Pour avoir de l’impact, elle ne peut se contenter ni de lister des principes généraux de conduite, ni de monitorer des indicateurs carbone. Dans le premier cas, la stratégie RSE risque de rester lettre morte, dans le second elle risque d’être partielle et cloisonnée. Dans les deux cas, le responsable RSE se retrouve isolé, et peine à répondre aux objectifs d’activation de la stratégie au quotidien. Pour la faire vivre concrètement, “comment impliquer les collaborateurs dans la stratégie RSE ?”.

Les collaborateurs sont des parties prenantes indispensables de l’entreprise. Ils sont directement affectés par l’activité de l’entreprise et, par leur travail quotidien, ont un impact direct sur celle-ci.

Impliquer, c’est bien sûr interroger, recueillir le point de vue et les attentes en matière d’engagement social et environnemental. Cette cartographie des parties prenantes est indispensable dans la construction d’une stratégie à court, moyen, long-terme. Mais ce n’est pas tout : impliquer c’est aussi apporter de la considération, donner un sentiment de légitimité et d’utilité, autoriser la parole. Se sentir utile au travail est important, mais n’a pas le même sens pour tous : avoir de l’impact, apporter sa pierre à l’édifice, porter la voix des autres, faire évoluer son métier, participer à une transformation de la société, apprendre tous les jours, résoudre des problèmes, faire évoluer les autres (etc.).

En participant à l’élaboration de la stratégie RSE, les collaborateurs ont l’impression d’aller au-delà de leur activité quotidienne, de faire entrer des problématiques sociales et environnementales qui leur tiennent à cœur dans l’entreprise et de participer/contribuer à la construction d’une vision commune. Enfin, impliquer c’est mettre au travail, donner les outils qui permettent de participer, “encapaciter” (eng. : enable, rendre capable). Souvent les collaborateurs ont le sentiment que les sujets RSE sont trop techniques, trop complexes, trop loin de leur métier au quotidien, voire “bullshit”. Mettre à disposition les bons outils permet à chacun de se sentir capable de répondre à des enjeux globaux, à l’aide de scénarios prospectifs adaptés au secteur par exemple.

Par où commencer ?

La plupart des entreprises se sont dotées d'un silo RSE : un poste ou une division doté d’un mandat souvent centré sur des aspects techniques (reporting, mise aux normes, certification), transversal, certes, mais davantage tournée vers les enjeux environnementaux plutôt que sociaux. L'énorme gisement d'engagement des collaborateurs reste souvent dormant.

On peut alors reposer la question : “comment impliquer les collaborateurs dans la stratégie RSE ?”, autrement dit, “comment s’assurer en amont du bon déploiement de la stratégie RSE ?”. Concrètement, cela veut dire former un comité de pilotage, en s’assurant que tous les métiers sont représentés, et faire travailler ensemble. La cartographie des parties prenantes est le premier outil permettant de rendre visible le véritable terrain de jeu de l’entreprise.

Le quotidien, les habitudes de travail, tendent parfois à siloter les métiers : chacun a son pré carré, ses expertises, ses contraintes, ses rythmes. Pourtant, la RSE se doit d’être transversale et portée par tous. Faire travailler en petit comité l’ensemble des métiers répond en amont à cette exigence. Chacun s’approprie les enjeux, peut voir les impacts concrets sur son métier, et trouver des points de contact avec un collaborateur ou une collaboratrice d’un autre métier.

Eranos
Eranos est un cabinet de conseil en stratégie fondé en 2005 et spécialisé dans la transformation par la culture. Nous utilisons les sciences sociales pour aider les organisations à se préparer aux évolutions culturelles et stratégiques, à concevoir des stratégies basées sur la valeur et à impliquer leurs parties prenantes dans la réalisation de ces objectifs.

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Si nous commençons, chacun pour notre compte, à poser de telles questions sur tous les aspects de notre système de production, nous devenons d’efficaces interrupteurs de globalisation — aussi efficaces, millions que nous sommes, que le fameux coronavirus dans sa façon bien à lui de globaliser la planète.
— Bruno Latour