Le constat
Un espace commercial qui ne peut plus absorber l'excédent et l'inutile
Depuis le XIXe siècle, notre économie reste guidée par une utopie du travail et de la production largement inchangée. Nous pouvons appeler cette utopie : l’utopie de l’économie de production. Elle se déploie avec l’idée que le monde est à équiper et à occuper sans fin, et que les moyens pour le faire sont de plus en plus accessibles.
Ces principes, que nous suivons encore aujourd’hui, sont ainsi adaptés à une démographie, des capacités techniques et des dogmes très éloignés de notre réalité. Pourquoi soutenons-nous toujours la possibilité d’un développement illimité par nos moyens de production alors même que nous éprouvons la limite des ressources de notre monde ?
Le problème
Des organisations qui participent malgré elles à l'inhabitabilité du monde
Le problème actuel vient donc du fait que les entreprises accèdent mal aux conséquences de leurs actions. L’économie de production a produit des organisations qui se sont dissociées des répercussions de la consommation : des organisations qui, de fait, n’ont pas les bons outils pour estimer leurs propres externalités.
Imprégnées par l’imaginaire d’un monde illimité, ces organisations, comme nous, sont ainsi piégées par une inertie de la culture. Pourtant, nombreux sont celles qui ont déjà pris conscience de l’impasse. Nous clamons que le commerce est une activité fondamentale de la vie humaine, et rien ne le prédispose à être une force négative du développement des sociétés.
❝Pour prospérer dans le temps, les entreprises doivent non seulement accomplir une performance financière, mais aussi démontrer quelle contribution positive elles apportent à la société.❞— Larry Fink, CEO de Blackrock
La solution
Rendre vitale la production
Il faut maintenant nous déprendre de notre utopie de l’économie de production. À ce dessein, nous devons commencer par nous interroger : pourquoi produisons-nous ? Quel est le sens de notre système de commerce ? À quelles aspirations humaines l’activité économique peut-elle contribuer ? Quels gisements de valeur recouvrent ces aspirations ?
Ces questions sont d’autant plus pressantes que les crises économiques se succèdent, que les inégalités n’ont jamais été aussi creusées, et que notre habitat est menacé par la nature même de nos échanges marchands.
La méthode
Business + Humanités
On ne s’occupe pas bien de ce qu’on ne connaît pas bien. Assurément, la discorde qui oppose l’entreprise à la société est le fruit d’une méconnaissance commune. L’entreprise s’est longtemps privée des moyens qui lui permettraient d’appréhender en profondeur le monde au sein duquel elle s’inscrit. Bien souvent, les informations relatives à son environnement (social et naturel) sont extraites par le biais de sondages, de données quantitatives partielles et d’analyses économiques déracinées à valeur illustrative.
Ces savoirs “en raccourcis” reflètent une logique d’impératifs, d’agissements à court-terme, voire d’angles-morts inhérents à nos cultures de formation professionnelle. Afin d’éviter que, par son action, l’entreprise ne détériore son propre marché, elle doit s’armer d’une méthode pour élaborer une connaissance complète de son environnement. C’est ce que proposent les humanités.
Business
En faisant le pont entre les humanités et le business, nous amenons l’entreprise à agir dans le sens du développement de la communauté humaine et des systèmes qui la soutiennent, donc dans son sens.
Humanités
Les humanités nous donnent les moyens de comprendre l'écosystème réel dans lequel l'entreprise s'inscrit, et les liens d'attachement qui les relient l'un à l'autre.